La cigarette électronique, bien qu’elle semble moins nocive que la cigarette traditionnelle, n’est pas sans danger. En effet, les deux plus grands risques chez les jeunes qui vapotent sont la dépendance à la nicotine et l’inhalation de substances chimiques, dont les effets sur la santé ne sont pas connus à ce jour.
La nicotine a pour effet d’amener le cerveau à développer une dépendance. Ainsi, la nicotine contenue dans les cigarettes électroniques peut nuire au développement du cerveau des adolescents. Chez les jeunes, le cerveau est très sensible à cette substance, car il construit des synapses (zone de contact entre les neurones qui transmettent des informations) plus rapidement que celui des adultes. La nicotine a donc pour effet de changer la manière dont les synapses sont formées lors d’un nouvel apprentissage. Lorsque les apprentissages comportementaux (comme la gestion du stress, de la colère ou de l’ennui) ont été construits en présence de nicotine, le cerveau, face à un stress, aura toujours besoin de cette nicotine, car le pont qui a été formé lors du processus d’apprentissage était accompagné de cette « béquille ». Cela explique le grand risque de développer une dépendance chez les jeunes.
Par conséquent, il pourra être aussi difficile pour un jeune qui est dépendant à la nicotine d’arrêter de vapoter que ce le sera pour un jeune qui est dépendant à l’héroïne, d’arrêter de consommer.
La nicotine peut aussi nuire à la mémoire et à la concentration, diminuer le contrôle des impulsions et causer des problèmes cognitifs et comportementaux. On constate également que certains dispositifs peuvent libérer un taux de nicotine très concentré, ce qui risque d’entraîner des nausées et des maux de tête.
L’exposition à des produits chimiques comporte des risques. Quoique les jeunes connaissent bien les dangers de la cigarette traditionnelle, ils perçoivent les produits de vapotage comme présentant peu ou pas de risques. Effectivement, l’aérosol produit lors du vapotage, contient des substances chimiques qui sont généralement moins nocives que celles de la fumée de tabac, mais qui ne sont pas sans risques. Les liquides de vapotage sont composés principalement d’ingrédients comme le propylène glycol et de glycérine végétale, auxquels s’ajoutent une fois chauffés des particules fines comme le toluène ou l’éthylbenzène et des métaux lourds comme le plomb ou le chrome, qui sont toxiques et cancérogènes.
À ce jour, les effets des produits de vapotage sur les poumons demeurent inconnus. Cependant, l’usage répété d’un produit de vapotage peut entraîner une irritation de la gorge et de la trachée. On constate également chez les vapoteurs une augmentation de la fréquence des grippes, des pneumonies et des bronchites. Par ailleurs, on remarque aussi que le risque de transmission de feux sauvages et d’infections fongiques buccales (champignons/infections à levure) est à la hausse depuis l’augmentation de l’utilisation des produits de vapotage chez les jeunes. Il existe également d’autres risques, tels des blessures physiques dues à une mauvaise utilisation ou un dispositif défectueux (brûlures aux lèvres, au visage et aux yeux), ainsi qu’une ingestion accidentelle de e-liquide (surtout par de jeunes enfants).