Les compagnies de cigarettes sont souvent critiquées. Pour cette raison, elles doivent continuellement mettre en œuvre des plans afin de redorer leur image et leur réputation. Elles créent donc des associations fictives qui appuient leur point de vue, font des dons dont l’objectif est de regagner le cœur de la population et de recruter des alliés ou des clients et corrompent de nombreux dirigeants.
Groupes de façade
Les groupes de façade sont des organisations de personnes créées ou financées secrètement par l’industrie du tabac. Leur rôle est de véhiculer des idées qui servent les intérêts des cigarettiers.
Ces groupes parviennent à manipuler l’opinion de la population de diverses façons :
- Ils donnent l’impression que les compagnies de tabac sont appuyées par la population.
- Ils contestent la valeur des études scientifiques qui exposent certains dangers du tabac ou l’efficacité de certaines mesures.
- Ils alimentent la controverse afin de semer le doute dans l’esprit des gens.
Trois groupes de façade actifs au Québec
- Association canadienne des dépanneurs en alimentation
Ce regroupement est constitué de gens travaillant dans les dépanneurs. Il prétend défendre les intérêts des commerçants, mais en fait, il sert ceux de l’industrie du tabac en s’opposant continuellement aux mesures qui visent à réduire le tabagisme au Canada. Dans le passé, ces personnes se sont entre autres opposées aux hausses de taxes sur les produits du tabac et aux mesures qui restreignent les stratégies de marketing des cigarettiers. Pour défendre ses idées, l’ACDA évoque toujours le danger de la hausse de la contrebande et son impact sur les commerces.
- Mouvement pour l'abolition des taxes réservées aux cigarettes
Ce groupe de personnes comporte uniquement des propriétaires de dépanneur. Ceux-ci font pression sur les gouvernements afin qu’ils réduisent les taxes sur les produits du tabac. Le Mouvement fait croire qu’il agit ainsi pour sauver les commerces, mais en réalité, la réduction des taxes profiterait avant tout à l’industrie du tabac.
- Société pour la liberté des fumeurs
Ce regroupement a été créé en prétendant vouloir défendre les droits des fumeurs. Dans le passé, ce groupe s’est opposé aux règlements visant à limiter l’usage du tabac et a milité pour la baisse des taxes.
Actions sociales
L’industrie pose diverses actions sociales : dons, programmes visant à prévenir le tabagisme, etc. Bien qu’elles puissent sembler respectables, ces actions n’ont pas réellement pour but d’améliorer le sort de la société. Après tout, si l’industrie du tabac se souciait réellement du bien-être de la population, elle modifierait les composants de ses produits ou arrêterait de vendre du tabac.
Les actions sociales des compagnies de tabac servent à :
- Attirer la sympathie de la population
- Faire oublier leurs agissements condamnables
- Faire parler d’elles de façon positive
- Obtenir le soutien des organisations à qui elles viennent en aide
- Combattre les nouvelles lois qui luttent contre le tabagisme
Trois actions sociales de l’industrie
- Centraide du Grand Montréal
L’organisme a reçu 400 000 $ en dons d’Imperial Tobacco en 2002. En s’associant à Centraide, l’industrie profite de la bonne réputation de l’organisation et fait croire qu’elle veut participer à l’amélioration de la qualité de vie de la population.
- Opération carte d’identité
En 1996, l’industrie du tabac a lancé le programme Opération carte d’identité. Ce dernier visait à limiter l’accès des produits du tabac aux jeunes au moyen du slogan suivant : « C’est la loi. Moins de 18 ans, pas de tabac. Montrez une pièce d’identité ». Cette action sociale a servi les intérêts des cigarettiers de diverses façons : elle lui a permis d’obtenir l’appui des enseignants, d’affaiblir le ressentiment des gouvernements à son égard et d’inciter les jeunes à consommer du tabac, en présentant la cigarette comme un fruit défendu que l’on ne peut pas consommer avant l’âge de 18 ans.
- TerraCycle
Depuis 2001, l’industrie du tabac finance le programme de recyclage des déchets Terracycle. L’implantation de ce programme fait oublier à la population à quel point les activités de l’industrie causent du tort à la planète. En plus, elle donne l’impression que les cigarettiers travaillent à trouver une solution pour remédier à la situation.
Corruption des dirigeants
L’industrie finance des partis et des campagnes politiques. Elle bâtit ainsi des relations avec les hauts dirigeants et protège ses arrières. Sa contribution lui permet de siéger au conseil d’administration de divers organismes et de se prononcer sur des décisions qui visent une réduction du tabagisme.
- Entre 1989 et 1999, Philip Morris a financé la réélection de nombreux politiciens pour 8 millions $.
- Grâce à ces bons liens avec les milieux politiques, l’industrie freine 90 % des projets de loi.