Briser le mythe : non, vapoter ne réduit pas l'anxiété

25 mars 2024


Être informé sur la problématique du vapotage, c’est être prêt pour ouvrir la discussion sur le sujet avec votre adolescent. C’est pour cette raison que cet article décrypte pour vous un mythe, celui selon lequel vapoter réduirait le niveau d’anxiété des jeunes!

Le saviez-vous? Cette fausse croyance est très répandue, et particulièrement chez les jeunes. Selon une enquête de Truth Initiative en août 2021, « quatre jeunes sur cinq ont déclaré avoir commencé à vapoter pour réduire leurs sentiments de stress, d’anxiété ou de dépression. » Et pourtant, c’est bien faux!

La nicotine, substance présente dans la plupart des produits du tabac et de vapotage, donne l’illusion aux jeunes qui vapotent de soulager leur anxiété. En réalité, cette illusion ne soulage que temporairement les sensations désagréables vécues lors de l’arrêt de cette substance.

On vous aide à y voir plus clair dans cet article!


D'où vient cette fausse croyance que vapoter réduirait l’anxiété?

Cette fausse croyance trouve sa source dans les symptômes de sevrage ressentis lorsqu’une personne essaye d’arrêter sa consommation. Il s’agit du cycle de la dépendance.

L’industrie du tabac et du vapotage en a par la suite profité pour véhiculer le message que vapoter aurait un impact positif sur la santé mentale. Cette stratégie repose sur celle déjà utilisée pour la cigarette, longtemps mise de l’avant par l’industrie du tabac et du vapotage comme étant un produit permettant de se relaxer et d’assurer un bien-être mental tout en procurant du plaisir.


Le cycle de la dépendance, qu'est-ce que c'est?

En pensant vapoter pour diminuer ou gérer leur anxiété, les jeunes ne font en réalité qu’assouvir un manque de nicotine provoqué par l’arrêt de leur consommation. Mais l’anxiété présente au départ, et provoquée par un événement de la vie quotidienne, elle, est toujours là : il s’agit du cycle de la dépendance.


Comprendre le cycle de la dépendance

Il est normal et fréquent de faire face à des situations inconfortables dans la vie quotidienne et ce, quel que soit notre âge. Ces problèmes peuvent être d’ordre financier, personnel, professionnel, scolaire ou encore familial. Souvenez-vous par exemple de vos examens au secondaire, vos chicanes avec vos amis ou vos premiers rendez-vous amoureux lorsque vous étiez jeune!

Ayez en tête que comme vous plus jeune, votre adolescent aussi vit ces situations, qui provoquent des réactions affectives immédiates appelées émotions. Il en existe six de base qui sont : la joie, la tristesse, la colère, la surprise, la peur et le dégoût. Afin de les gérer, ce qui n’est pas toujours évident, il est possible d’emprunter deux grands chemins : celui des solutions de soulagement rapides, et l’inventaire des ressources externes et internes.


  • 1) Le chemin qui nourrit le cycle de la dépendance : les solutions de soulagement rapides

La consommation de nicotine s’inscrit dans les solutions de soulagement rapides, comme la consommation d’alcool ou de nourriture, dans le but d’apaiser instantanément une souffrance. L’illusion de la sensation de bien-être apportée par la consommation de nicotine est cependant éphémère et s’estompe plus ou moins rapidement (dépendamment des habitudes de consommation du jeune qui vapote, laissant la place à de l’insatisfaction ou de la culpabilité, et surtout au retour de l’état de base, qui a parfois même empiré.

La consommation de nicotine modifie le système de récompense et le cerveau associe alors la nicotine comme étant le seul moyen de revenir à un état « normal ». C’est là que le cycle de la dépendance s’installe, donnant l’impression au jeune qui consomme que la nicotine permet de gérer des émotions telles que l’anxiété.


  • 2) Le chemin qui permet d’échapper au cycle de la dépendance : faire l’inventaire des ressources externes et internes

Le deuxième chemin, sain, pour faire face aux événements du quotidien nommés plus tôt (examens au secondaire, rendez-vous amoureux) consiste à faire l’inventaire des ressources externes et internes qui s’offrent à l’adolescent. Par exemple, en interne, ce serait de prendre le temps de se poser, d’observer ses sensations. En externe, ce serait avec l’aide des proches de votre jeune (vous, ses frères et sœurs, ses amis, ses professeurs, etc.).


Mais alors… comment aider votre jeune à gérer son anxiété?

Voici quelques pistes et stratégies que vous pourriez conseiller à votre jeune (ou appliquer pour vous-même!) afin de faire face à une situation qui provoque de l’anxiété :

  • Identifier et accepter l’émotion vécue, s’autoriser à la vivre sans pour autant essayer de l’éviter;
  • Faire une activité physique (course, marche, jeux de ballons, danse);
  • Effectuer un exercice de respiration et de relaxation;
  • Faire une activité manuelle (dessin, peinture, art);
  • Voir des proches (amis, famille, frères et sœurs).


Si votre jeune éprouve des difficultés à faire face à son anxiété, n’hésitez pas à demander conseil.

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