Cigarette électronique : cinq fausses croyances

Vous croyez que la cigarette électronique est un bidule inoffensif? Qu’elle pourrait vous aider à cesser de fumer ou à diminuer votre consommation de produits du tabac? Québec sans tabac lève le voile sur cinq croyances erronées sur la cigarette électronique.

CIGARETTE ÉLECTRONIQUE : CINQ FAUSSES CROYANCES

#1 - La cigarette électronique serait un produit standardisé

Les cigarettes électroniques contiennent principalement de la glycérine végétale, du propylène glycol, des arômes et de la nicotine. Mais, en l’absence de normes et de contrôle de qualité, des erreurs peuvent survenir. Une enquête menée par JE et diffusée en février 2016 a révélé que les doses de nicotine affichées sur les dix bouteilles analysées étaient dans la quasi-totalité des cas inexactes. Une des fioles achetées contenait même 30 % plus de nicotine que ce qui était indiqué sur l’étiquette! Ce produit pourrait donc augmenter la dépendance à la nicotine d’un vapoteur, au lieu de la réduire. Pire : les liquides analysés contenaient, pour la plupart, des substances potentiellement cancérigènes et des métaux lourds (toluène, éthylbenzène, etc.).

#2 - La cigarette électronique constituerait un moyen efficace pour cesser de fumer

Pour qu’un outil soit reconnu efficace pour cesser de fumer, son utilisation doit favoriser, d’une part, l’abandon du tabac et d’autre part, le maintien de l’arrêt tabagique à long terme. Or, les études scientifiques portant sur l’efficacité de la cigarette électronique comme moyen de cessation sont limitées et ne permettent toujours pas d’affirmer que celle-ci répond au deuxième critère. Comme l’indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les données sont insuffisantes pour conclure que la cigarette électronique aide les fumeurs à cesser de fumer. C’est pourquoi l’OMS recommande, pour le moment, d’inciter les fumeurs à renoncer au tabac à l’aide de moyens et de traitements qui ont déjà fait leurs preuves.

#3 - La cigarette électronique ne serait pas toxique

On ne connaît pas les effets de la cigarette électronique à long terme sur la santé. Il peut s’écouler plusieurs années, voire des décennies, avant que l’on dispose de données probantes sur l’association entre l’utilisation de la cigarette électronique et l’apparition certaines maladies, comme le cancer. En outre, « l’aérosol produit par les cigarettes électroniques n’est pas simplement de la « vapeur d’eau » comme le prétendent souvent les stratégies de marketing de ces produits. Même si elles sont probablement moins toxiques que les cigarettes classiques, les cigarettes électroniques présentent un danger pour les adolescents et pour les fœtus dont la mère utilise ces produits », note l’OMS.

#4 - La nicotine liquide serait un produit inoffensif

La nicotine liquide est un produit qui doit être manipulée avec prudence et le risque d’une exposition cutanée ou orale accidentelle est réel. La disponibilité de grandes quantités de nicotine liquide accessibles par Internet représente un risque de santé publique potentiel. Comme ces solutions ne sont nécessairement pas vendues dans des contenants ou emballages sécuritaires, un accident mortel causé par l’ingestion de solutions de nicotine parfumées par de jeunes enfants, est préoccupant.

#5 - La cigarette sans fumée serait moins dommageable pour la santé

L’arrivée de la cigarette sans fumée (ex. : l’IQOS) sur le marché est très préoccupante. Ce bidule, qui chauffe le tabac au lieu de le brûler, permettrait de venir à bout de l’important problème de santé publique du tabagisme, selon le fabricant. Celui-ci brandit pour preuve des études indiquant que le consommateur absorberait jusqu’à 95 % moins de composés nocifs. Or, d’autres études, celles-là indépendantes, ont détecté la présence de diverses substances toxiques dans la fumée de l’IQOS : composés organiques volatils (COV), hydrocarbures aromatiques polycycliques cancérigènes, monoxyde de carbone, etc. De quoi se méfier, donc!

Bref, si vous souhaitez cesser de fumer, le mieux est encore d’utiliser des méthodes éprouvées et d’accompagner ces dernières de soutien professionnel, comme celui offert gratuitement par les services J’ARRÊTE.


Crédit photo: Chief Master Jedi, Thinkstock